Histoire de la vanille


Les gousses de vanille furent d'abord récoltées sur des orchidées sauvages au Mexique. On s'aperçut très vite que, tombés à terre lorsqu'ils étaient à peine mûrs, les longs fruits minces de ces plantes fermentaient sous le couvert de l'humus, en dégageant un arôme exquis. La première mention de la vanille se trouverait dans les Chroniques du souverain aztèque Itzcoalt (1427-1440).

Vestige de la civilisation Aztèque
 
La civilisation aztèque

Les Aztèques connaissaient la préparation pour que l’épice conserve son arôme et ils l’utilisaient probablement depuis des siècles dans la préparation de boissons cacaotées, afin d’adoucir l’amertume du chocolat. En langue aztèque, la vanille était appelée « tlilxot chitl », ce qui signifie « gousse noire ». Il faudra attendre plus d’un siècle pour qu’un Européen lui donne un nom aux consonances latines et prononçables pour l’Occident.

Ce fût Christophe Colomb qui la rapporta sur notre continent : lors de son troisième voyage en "Inde" en 1518, son conquistador espagnol Hernán Cortès a rapporté les premiers plants de vanille mexicaine en Europe.

Hernán Cortès "le conquérant" sur son cheval
 

D’après le témoignage d’un officier, lorsque Hernán Cortès et ses soldats entrent dans la ville de Tenochtitlan, qui s’appellera plus tard Mexico, l’empereur aztèque Montezuma leur aurait offert un breuvage au chocolat vanillé dans des gobelets en or. On pouvait également trouver des gousses de vanille parmi les bijoux et les parures en plumets. Les Précolombiens utilisaient la vanille comme diurétique et comme dépuratif. Ils lui attribuaient des vertus aphrodisiaques et curatives.

Pendant plus de deux siècles, le Mexique conserva le monopole de la culture de la vanille : toutes les tentatives de produire cette orchidée hors de son aire naturelle d'origine se soldèrent par des échecs.

On ignorait en effet jusqu'au XIXe siècle que c’était une espèce d’abeilles spécifique au Mexique qui jouait le rôle fécondateur indispensable à la formation de son fruit. Les botanistes ont mis plusieurs années avant de s’apercevoir, que pour la vanille, les organes mâles et femelles de la fleur étaient séparés par une membrane étanche que l’on appelle le « rostellum ».

L'abeille Melipona
 
Abeille Melipona

Ce n’est qu’en 1836, que le botaniste belge Charles Morren découvre la pollinisation artificielle de l’orchidée. Quelques années plus tard, en 1841, sur l’île de La Réunion, un jeune esclave bourbonnais de douze ans, Edmond Albius, parvient seul à trouver comment se substituer à l’abeille Mélipone. Sa méthode est tellement simple que c'est encore celle pratiquée aujourd’hui: il faut féconder manuellement chaque fleur, une par une!

Et depuis, c’est la grande île de Madagascar qui est devenue le premier producteur mondial de la vanille. C’est un pays reconnu comme produisant la meilleure vanille grâce à l’excellente composition du sol dans le nord-est de l’île, au climat idéal et au savoir-faire ancestral des paysans.